dimanche 1 avril 2018

Brève histoire de la musique savante occidentale - Petite série d'émissions glanée sur France Culture


La musique au Moyen Âge, entre art et science

L’Occident médiéval hérita de l’Antiquité grégo-latine les fondements théoriques et philosophiques de sa musique. Aujourd’hui encore, la figure de Pythagore domine notre conception de l’art des sons, qui mêle intimement art et mathématiques. Dans les scriptoria des monastères naquit une notation musicale qui permit la transmission des premiers répertoires connus : celui des chants liturgiques (le « chant grégorien »), puis des premières monodies en langue vernaculaire (les chants des troubadours, trouvères et minnesänger) et enfin les premières compositions polyphoniques connues.

S'on me regarde, manuscrit de MontpellierS'on me regarde, manuscrit de Montpellier Crédits : Bibliothèque de médecine, Montpellier




La Renaissance, entre apogée, crise et renouveau 


La Renaissance a mené les procédés d’écriture du Moyen-Age à son véritable apogée, permettant la création de polyphonies d’une densité et d’une richesse inégalées. Cette période vit également de profonds bouleversements techniques et esthétiques, suscités par les réformes de Luther et de Calvin, mais aussi par le développement de l’humanisme et un regain d’intérêt pour les conceptions artistiques et philosophiques de l’Antiquité, permettant la naissance de nouveaux genres, en particulier instrumentaux et théâtraux.

Il est aujourd’hui d’usage de parler en musique de « périodes » baroques et classiques. Cet usage très récent doit être reconsidéré : si, par exemple, Lully est baroque, il est donc le contemporain des auteurs « classiques » du grand siècle français. Ce questionnement nous invite à revenir sur le sens et l’usage de ces deux mots, à la lumière de ce que nous révèlent surtout les musiques des XVIIe et XVIIIe siècle : la fixation de genres et de formes qui ont perduré jusqu’à nous, et l’apparition de « goûts nationaux » et d’une nouvelle diversité de « styles ».

Le siècle romantique et ses paradoxes


La notion de « Romantisme », tout comme celles de Baroque et de Classicisme, n’est pas sans ambiguïté. Employée dès l’aube du XIXe siècle par des auteurs allemands comme E.T.A Hoffmann, elle ne désigne pas, à l’origine, les compositeurs de la « génération de 1810 », (Chopin, Liszt, Wagner, Berlioz) auxquels ce qualificatif est aujourd’hui associé. Il faut donc revenir aux fondements de ce « goût romantique », qui naît en Allemagne et en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle, avant de se développer et surtout se métamorphoser tout au long du siècle suivant.
Un concert à la mitraille au théâtre de Vienne (caricature de Berlioz)

Un concert à la mitraille au théâtre de Vienne (caricature de Berlioz) Crédits : Andreas Geiger, 1846 / BNF, bibliothèque-musée de l’Opéra


Le 20ème siècle ou la révolution du sonore


Le XXème siècle, traversé de tragédies sanglantes, a connu une profonde remise en question de tous les domaines de l’Art. La musique occidentale vécut alors une véritable succession de révolutions radicales. La plus importante vit la notion du « musical » envisagée d’une toute nouvelle manière, au bénéfice du « sonore ». La distinction entre « bruit » et « son » fut reconsidérée, la « matière musicale » se vit enrichie d’apports nouveaux : la lutherie électrique, puis électronique, l’influence des musiques issues d’autres cultures, d’autres sphères temporelles, d’autres horizons artistiques.
Luigi Russolo, intonarumori, 1913
Luigi Russolo, intonarumori, 1913 Crédits : Wiki Commons / Photo publiée en 1913 dans "The Art of Noise" par Luigi Russolo

 

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